Notre premier vrai baiser

Quand Lucas et Ethan sont montés, Julie s'est rapprochée de moi.

-          Dis, tu m'en veux pas trop hein ?

-          Julie… J'étais énervée c'est tout. Et puis tu vois Ethan et moi ça colle.

-          Ouiiiii ! Allez viens on va fouiller.

-          Julie… ça se fait…

Elle a décollé du canapé et s'est mise à trifouiller dans les étagères. Je me suis agenouillée à côté d'elle, piquée par la curiosité.

-          Oooooh regarde un album photo !

-          Julie t'es incurable.

Elle a ouvert l'album. C'étaient des photos d'enfance. J'ai souri en voyant sa bouille. J'ai jeté un coup d'œil à Julie, elle souriait elle aussi. Ethan et Lucas sont revenus, Et se sont assis. J'ai relevé la tête.

-          T'étais mignon quand t'étais petit.

Il me sourit.

-          Laisse ça, Alice.

-          D'accord, ai-je acquiescé, surprise.

J'ai refermé l'album sous le regard étonné de Julie, et lui ai tendu. Il l'a posé sur ses genoux, et m'a lancé un regard reconnaissant. Puis il s'est tourné vers Lucas.

-          Tu me fais un plan ?

-          Ah oui, t'as du papier et un crayon ?

-          Attends je vais te chercher ça.

-          Un plan ? a demandé Julie.

-          Oui… pour une fête…

-          Une fête ? Ouuuh ça m'intéresse !

-          Chez Gaultier.

-          Ah… nettement moins glamour.

Ethan est revenu, Lucas lui a fait un plan, et Julie a déclaré qu'elle devait y aller. Elle a attrapé Lucas par le bras et l'a tiré dehors, nous laissant seuls.

-          Alors tu vas chez Gaultier ?

Il a passé sa main dans ses cheveux.

-          Euh… oui. Tu veux venir ?

-          Mmmh… Pas trop. Je n'aime pas Gaultier. Et puis mes parents ne seront jamais d'accord.

-          Allez… Je vais m'ennuyer sans toi. Et puis ça fait combien de temps que t'es pas sortie ?

J'ai réfléchi. C'était vrai que ça faisait longtemps. Et puis mes parents n'étaient pas là ce soir-là, comme la plupart des soirs. J'ai décidé de me laisser tenter.

-          Ok, mais à deux conditions. Je passe me changer, et je m'en vais si ça m'énerve.

Il m'a souri.

-          D'accord, on y va.

On est passés chez moi. J'ai demandé à Ethan de m'attendre dehors et je suis montée. J'ai soupiré. Je n'avais rien à me mettre. J'ai enfilé un top échancré bleu pâle, et ma jupe bouffante. Je me suis regardée dans la glace, ça allait. J'ai enfilé mes ballerines dorées et mon blouson rouge. J'ai prévenu Carmel que je sortais, et que je rentrerai peut être tard et je suis sortie. Ethan a passé son bras autour de mes épaules et a posé un baiser sur ma tempe.

-          T'es magnifique.

-          C'est ça, ai-je souri.

On est entrés chez Gaultier. Trop sombre, trop de monde, trop de musique, et sûrement trop d'alcool aussi. C'était bien le genre de Gaultier, il faisait toujours les choses en grand. Ethan est allé voir Gaultier et Victor. Je me suis assise sur une banquette, ne sachant pas trop quoi faire. Je ne savais plus trop pourquoi j'étais venue. J'ai attendu. Un type est venu s'asseoir à côté de moi. Il puait l'alcool.

-          Eh sââlut toi. J't'ai jamaais vue par là. T'veux un veerre ?

-          Non, merci ça va aller.

-          Alleeeez, t'fais pas priier.

Il s'est penché vers moi, renversant le contenu de son verre sur mon top.

-          Eh laisse la tranquille, s'est exclamé Ethan en le tirant par le col. Ça va ? m'a-t-il demandé.

-          Oui, je vais rentrer.

-          Mais… ça fait juste une demi-heure qu'on est là !

-          Ethan, rappelle-toi la deuxième condition.

-          Ah oui, c'est vrai. Je te raccompagne.

-          Je veux bien, merci.

On est sorti. J'ai frissonné. Ethan a passé son bras autour de mes épaules et m'a serrée contre lui. Arrivés devant chez moi, on s'est dit bonne nuit et il a fait mine de partir. Je l'ai retenu par le bras. On a échangé un regard, et j'ai déposé un baiser sur ses lèvres. Notre premier vrai baiser. Je suis rentrée avant qu'il ne me pose de question. En rentrant dans la cuisine, je suis tombée sur ma mère, furieuse.

-          Tu étais où, Alice ? Et tu pues l'alcool en plus ! Non mais ça va pas, tu m'as fichu une trouille bleue ! J'espère que tu as une bonne excuse !

-          J'étais sortie. Mais ça t'intéresse maintenant ? Je croyais que tout ce qui comptait c'était ton projet immobilier je sais plus où !

-          Alice ! Depuis quand tu me parles comme ça ? C'est…

Je suis montée dans ma chambre, mettant fin à la discussion.